Jubé
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Emplacement du jubé dans une église
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Emplacement du jubé dans une église
Dans une église, le jubé est une tribune et une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom des premiers mots de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir ») qu'employait le lecteur avant les leçons de Matines.
Sommaire
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* 1 Architecture et usages
* 2 Histoire
* 3 Jubés en France
o 3.1 En Bretagne
Architecture et usages [modifier]
Le jubé se compose de trois éléments : la tribune (le jubé proprement dit), la clôture (dite « chancel ») et le groupe sculpté de la crucifixion.
De la tribune on lisait l'Évangile et on prêchait (les chaires lui ont succédé dans cet emploi). On y installait aussi les chœurs, d'où le nom de chantereau sous lequel certains textes anciens la décrivent. Un orgue positif pouvait y être installé avant que ne se généralise l'orgue fixe le plus souveznt placé au dessus de la première travée de la nef.
La clôture/chancel a pour fonction d'isoler le choeur (réservé au clercs et aux seigneurs prééminenciers) des fidèles qui, du fait de sa présence voient peu ou pas du tout le maître-autel.
La crucifixion surmonte la tribune dont elle est l'ornement principal, tourné vers les fidèles. Les grands christ en croix dits « espagnols » qu'on observe dans beaucoup d'églises plaqués aux murs nord ou sud de la nef ont souvent été récupérés lors du démontage du jubé. Les trefs conservés avec leur crucifixion, après la destruction des jubés, prirent le nom de « poutre de gloire ».
Histoire [modifier]
Jubé de l'église de Saint-Cunerakerk à Rhenen, aux Pays-Bas
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Jubé de l'église de Saint-Cunerakerk à Rhenen, aux Pays-Bas
Les jubés sont apparus en France au XIIe siècle de la réunion de trois éléments préexistant séparément : le tref (poutre de gloire), la clôture et le ou les deux ambons.
Au XVIe siècle, le concile de Trente provoqua une évolution de la liturgie catholique en réponse au succès des églises protestantes. Le chœur devant désormais être visible pour les fidèles, les jubés étaient condamnés. Alors que les chaires à prêcher les remplaçaient, ils seront déplacés ou détruits aux siècles suivants, parfois tardivement au XIXe siècle. La règle s'est appliquée dans les églises paroissiales et les cathédrales, mais des chapelles privées ont pu maintenir ce mobilier original, comme on le constate surtout en Bretagne. Malgré leur disparition, il subsiste en de nombreux lieux les traces de l'emplacement des poutres de soutien des chancels et jubés, voir de l'accès de celui-ci par des portes aujourd'hui murées, dans la maçonnerie de colonnes contenant un escalier à vis (Locronan/Lokorn - 29). Les anciennes églises orthodoxes (iconostases) et anglicanes ont conservé en général les leurs.
Jubés en France [modifier]
Il ne reste en France que très peu de jubés, mais la Bretagne en conserve une belle collection.
* église Saint-Étienne-du-Mont à Paris
* église Sainte-Madeleine à Troyes
* basilique Notre-Dame de l'Épine à L'Épine (Marne)
* église de Saint-Florentin
* église d'Appoigny
* église de la Chaise-Dieu
* cathédrale d'Albi
* église de Brou à Bourg-en-Bresse (01) construite par Marguerite de Bourgogne
* église protestante Saint Pierre LeJeune est un des rares conservés en Alsace